Réparer

Il est des blessures qui se cicatrisent grâce à la créativité, les arts, les idées, la mise en action de nouveaux projets. Tel est le crédo du kintsugi, art ancestral japonais qui choisit de  ne pas masquer les fissures d’un objet cassé, mais au contraire de les sublimer. Elles sont mises en évidences avec de la poudre d’or. Long procédé qui demande patience, le kintsugi assemble les brisures, recolle les morceaux. Comme la cicatrisation, cela prend du temps, demande des soins et attention, laisse des traces. Une mise à l’honneur du passé, un vécu qui rend plus fort, des expériences qui font grandir, l’apprentissage d’une leçon de vie.

Le résultat : un rendu esthétique et plus solide qu’avant et l’acceptation des imperfections.

Et si dans nos raisons nous appliquions cette philosophie ? Nous en ressortirions plus légers, les vies fissurées seraient réinventées, robustes, différentes, résistantes et pleines d’espoir.

Oui, le chemin de la guérison est long mais la convalescence nécessaire pour laisser passer chacune des fragilités. Laisser les symptômes se manifester, une fois le diagnostic établi. Quant tout sera fini, de la poudre d’or transformera les fêlures en dorures.

Et si dans nos cœurs nous appliquions cette philosophie ?  Les failles, brutes, nues, ne montreraient que de l’amour. La lumière jaillirait certainement de cette poudre d’or.

Les cœurs seraient moins fermés, ouverts à l’autre dans toutes ses différences. Cet autre qui a meurtri par ses actes et paroles. La réparation du cœur pour continuer à vivre et de l’âme pour ressentir à nouveau la joie.

Et si dans nos maisons nous appliquions cette philosophie ? On sort des métaphores qui bien que subjectives n’en sont pas moins objectives et nous montrent la direction à prendre, et nous accompagnent un bout de chemin.

Allons-y pour du concret et du terre à terre !

Réparer. Les bienfaits de la réparation. La satisfaction d’une tâche accomplie. Si quelque chose est cassé ou ne fonctionne plus, cela vient altérer le quotidien. Un robinet à changer, une vitre brisée, une voiture en panne, un vêtement à raccommoder. Prendre en charge la réparation, s’en occuper, que ce soit par soi-même ou en passant par quelqu’un d’autre fait du bien. Le problème en cours de résolution vient apaiser et rassure. « Une épine de moins » entend-on souvent  que j’assortirais de mon bien-aimé classique « ce qui est fait n’est plus à faire ».

La maison demande réparation pour votre plus grand bien-être. A défaut, les négligences et accumulations diverses vous feront vous sentir d’une humeur terne et boudeuse, sans entrain.

Essayez, vous verrez ! A l’action ! S’y mettre et réparer demande parfois un peu de temps, de patience et de persévérance. Au final, ça vaut le coup, l’or embellit et met du baume au cœur. L’or c’est toutes ces qualités qui mènent à la réparation à la résilience.