Halloween est passé. Cette fête a perdu son sens originel et la seule croyance qu’on trouve est celle du commerce, une forme d’amusement et des tonnes de bonbons. Je ne suis pas contre Halloween mais contre son utilisation à des fins économiques et faussement distrayantes. Je ne suis pas contre Halloween à condition de ne pas nourrir la peur : des décors morbides, sanglants et sanguinolents et il faut le dire violents.
Elle devrait s’accompagner d’une commémoration et du souvenir des défunts.
Quelle drôle d’idée de vouloir « faire fuir les esprits » ! Un bon moyen de tout mélanger : monstres, sorcières, zombie, faux cadavres, squelettes, humains avec divers outils (tronçonneuse, hache, couteau), fantômes et de créer des frayeurs sur le sujet de la mort. Oui la mort car il est question de tuer, de faire des massacres, voire mourir de peur. Oui la mort comme le montrent de nombreuses mises en scène et des pierres tombales ou cercueils. Je ne suis pas contre. Ce qui est contrariant dans cette célébration est le paradoxe existant dans notre société autour de la mort, ce sujet tabou et l’extravagante extériorisation de la mort le jour d’Halloween.
Jouer à se faire peur atteste bien qu’on est vivants et met la faucheuse à distance mais la réalité est autre.
Tout le monde ne fête pas Halloween et beaucoup voient cette fête comme un carnaval effrayant, rien de plus. A chacun son opinion mais réfléchissons bien aux archétypes et symboles que crée Halloween dans la tête de jeunes enfants et le transfert qu’ils en feront dans leur réalité.
On se fait peur un jour et on dépose des chrysanthèmes sur la tombe d’un être cher un autre.
Tout le monde ne fleurit pas les tombes. Toussaint est pour beaucoup le passage annuel aux cimetières. C’est souvent l’occasion de préparer la tombe aux différentes visites avec son nettoyage.
Tout le monde ne va pas au cimetière. Aller au cimetière dépend en grande partie, de l’éducation, de la culture, de l’éloignement géographique bien sûr, mais aussi des besoins des endeuillés. Le recueillement est possible à distance.
D’autant plus qu’actuellement la crémation est de plus en plus pratiquée comme rite funéraire. Il n’y a pas forcément de tombe mais un emplacement dans un columbarium ou une dispersion des cendres.
Penser à une personne décédée peut se faire n’importe quand, n’importe où ça n’enlève pas la sincérité du lien et l’attachement.
Des familles se retrouvent ce jour-là car c’est un jour férié et partagent un repas, il y a le plaisir de passer du temps ensemble, un soutien collectif et la mémoire des défunts.
Les rites sont nombreux : regarder des photos, se rappeler des bons moments, parler du caractère de la personne décédée. Visionner des vidéos
Certains se contenteront d’allumer une bougie et ça leur suffira. Parfois on ressort des objets qui seront utilisés comme le plat de grand-mère ou l’appareil photo de l’oncle.
Dans des familles on attend le feu vert, on n’évoque pas la mémoire d’une personne décédée comme ça. On attend le bon moment, entre le fromage et le dessert. On sait pourquoi on est ensemble mais on ne le dit pas.
Toussaint et le presqu’incontournable Halloween, nous font rentrer dans un nouveau mois, une période qui commence à transiter vers l’hiver et de magnifiques toiles d’araignées décorent nos intérieurs, c’est de saison !