Accepter

Il est devenu le verbe préféré qui remplit les manuels de développement personnel. Je n’ai rien contre cette catégorie de livres, ni contre le verbe, seulement je trouve qu’il est employé un peu trop souvent à tort et à travers et qu’il faut le nuancer. Il est un tic de langage qu’on dégaine en guise de conseil pour aller mieux. Accepter est cette nouvelle injonction qui garantirait bonheur et joie en illimité.

Accepter c’est être d’accord, agréer, consentir. Adhérer à ce qui est dit ou fait. Pas de barrière, ni résistance, pas d’opposition ni entrave. J’accepte, je signe, les conditions me conviennent. Je souscris à ce qui est présenté et coche la case. J’achète !

Mais alors c’est simple, d’une clarté et d’une limpidité ! Tope-là, give me five, l’affaire est dans le sac !

Retour à la réalité, accepter n’est pas facile. Accepter suppose qu’on est en accord avec la situation. L’acte d’acceptation est un état final. Combien d’épreuves et d’étapes pour y parvenir ? Si à la situation initiale on n’est pas favorable à donner son acceptation, il va bien falloir un cheminement, des réflexions, des remises en question. Et non ce n’est pas aussi simple ! L’acceptation serait cette lueur que l’on voit au bout du tunnel et qui éclaire pour dire qu’on a réussi à surmonter l’épreuve et tous les obstacles.

Se résigner à est une alternative à accepter. Dans ce cas, on finit par se soumettre à ce qu’on ne peut pas changer et/ou qui est difficile. Une sorte de capitulation face à l’irréversible. L’impuissance règne. La résignation peut permettre d’abandonner volontairement pour éviter le conflit (avec l’autre ou avec soi-même). Un renoncement, on abdique, on quitte.

Pour autant ces formes d’acceptation, nous laisse penser qu’il y a un travail sur soi de réalisé. L’acceptation serait-elle la somme de tout ça ? Résignation, renoncement, abdication etc

Ce qui est certain est qu’il faut arrêter de balancer froidement qu’il faut à tout prix accepter alors que l’autre est en pleine souffrance et qui ne sait pas encore comment faire pour s’en sortir.

Et la résilience dans tout ça ? Il est probable qu’elle survienne pendant le cheminement vers l’acceptation et soit complète une fois l’acceptation validée.

Pourquoi validée ? Il y a l’intention de vouloir accepter une situation pour ne plus la subir et atténuer ses douleurs, mais y arriver et que ce soit acté constitue un chemin, des étapes et prend du temps. La validation de l’acceptation est cette ultime signature, le point final.

Accepter c’est être en accord avec soi-même et la situation…Non ce n’est pas simple.

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