Aimer la pluie

Est-ce que vous faites partie des gens qui ont le moral en baisse quand il pleut ?

Il y a plus de treize ans, j’en faisais partie. Ca dépendait des jours et de ce que j’avais à faire.

C’est en devenant maman que j’ai vraiment appris à aimer la pluie. Mon petit bébé ne dormait pas la journée et se réveillait très tôt le matin ou plutôt la nuit.  Son papa travaillait à domicile. Je devais donc trouver des solutions pour que ma fille puisse s’endormir et se reposer durablement. Je devais également ménager tout le monde et ne pas être tout le temps dans la maison afin de ne pas  trop mélanger dans le quotidien, travail et enfant.

La solution qui s’est avérée être la plus efficace était  la promenade en poussette. Donc pour moi beaucoup de sorties à l’extérieur, des kilomètres et des kilomètres de marche, arpentant les rues pavées, goudronnées, les montées de trottoirs,  les allées des  parcs dans la ville de Bordeaux.  Même si ma progéniture avait imposé une sieste peu inhabituelle, je me suis adaptée. Ainsi nous avons pu créer un rythme qui convenait à l’enfant, dans les premiers temps sieste matin et après-midi. Je sortais à l’heure de chaque sieste par tous les temps, par tous les vents. Mon bébé était couvert, protégé en conséquence, je pouvais en faire autant.

J’ai donc constaté qu’il était possible de sortir pour une balade sous la pluie. Au fil des jours, j’ai appris à aimer la pluie, à l’apprécier et même parfois à l’attendre car elle me manquait. je n’ai pas changé,  ce sont mes perceptions de la pluie qui ont été modifiées, ma façon de voir la vie a évolué. La pluie est venue rajouter à mon existence d’autres expériences.

La première chose à faire est de bien se protéger de la tête aux pieds. Avoir les pieds qui prennent l’eau parce qu’on n’a pas les bonnes chaussures est désagréable. Sentir ses vêtements mouillés n’est pas non plus une sensation que l’on aime, en plus on peut prendre froid.

Il est ensuite primordial de se protéger de l’humidité. En effet, si souvent la pluie s’accompagne de températures assez douces qu’elle que soit la saison, il est mieux de veiller à avoir un vêtement qui tient chaud.

Une fois paré pour affronter la météo pluvieuse, mettre en alerte ses sens : la pluie fait remonter tout un tas d’odeurs, l’odeur du fer quand il fait très chaud, l’humidité de l’air, le parfum frais des végétaux, odeur de sous-bois.

Observer ! Si le ciel peut être gris, la pluie fait apparaitre des éléments de la ville plus nette, plus propre, la pierre des immeubles semblent plus claire, ravalée. Dans la campagne, les endroits paysagers, les verts de la nature sont éclatants et contrastent avec tout ce qui les entoure. Les bois mouillés  (d’une terrasse par exemple) cachent toutes imperfections. Enfin, regarder la luminosité avant et après la pluie. Parfois c’est une lumière presque éblouissante annonçant l’arrivée d’une averse. Après la pluie, le soleil vient se mêler à l’eau créant des reflets, des scintillements, des arcs en ciel.

Ecouter, les sons de la pluie formant une musique naturelle, le bruit des gouttes tombant qu’elles soient à peine perceptibles car fines et le bruit de la pluie torrentielle, la pluie sur les toitures et les gouttières, l’eau se déversant dans les caniveaux, on pourrait presqu’imaginer le bruit de la pluie absorbée par la terre, pénétrant la verdure.

Ressentir un peu d’eau sur son visage peut faire du bien et rappeler les embruns de la mer. Cela nous permet aussi de se mettre au contact de cet élément naturel en nous rapprochant de la nature, ce que nous ne pouvons pas forcément faire dans la vie de tous les jours.

Et puis apprécier la pluie car tout souffrirait sans eau ! La nature a besoin d’eau, nous avons besoin d’eau. Sans eau pas de vie !

Bien sûr, elle peut provoquer des désastres de temps à autres et j’en ai déjà fait les frais mais heureusement, elle fait plus souvent du bien.

Nous sommes bien aussi dans nos intérieurs, à profiter du temps de pause que nous offre la pluie. Un moment où nous pouvons ralentir, ou ne rien faire. La pluie méditative rafraichit le cœur, lave les émotions, intensifie les sentiments. La pluie nous invite à l’introspection de l’âme.

Aimer la pluie, c’est accepter l’impermanence de la vie. Ainsi cela se rapproche du concept japonais  Mono no aware  qui peut  mélanger tristesse et joie, mélancolie bonheur, nostalgie, exaltation. Le Mono no aware aide à devenir plus sensible à la beauté de la vie, à aimer l’éphémère de la nature comme les arbres en fleurs, les arbres avant et après la tombée de leurs feuilles, l’hiver qui fera revenir le printemps. Accepter que nous sommes mortels.

On pourrait rapprocher ces idées du Yin Yang chinois (voir article https://www.feng-shui-techniques.fr/blog/yin-yang/)

Enfin, comme le disait Sénèque « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est  d’apprendre à danser sous la pluie ».

Le sentiment de mal-être est souvent accentué par la météo pluvieuse et ou froide. A travers mes ateliers que j’anime dans l’Entre-Deux-Mers, je vous propose d’apaiser le mental et de vous sentir mieux.

Sinon j’espère que cet article agira comme une petite pluie venant arroser et nourrir vos graines.

Une goutte tombe du toit

   La soudaineté de la chute

  Nouvelle expérience

Haiku, Elodie STARCK