Dans le deuil, il arrive fréquemment qu’un endeuillé fasse un déni. Cela arrive au début. Dans ce cas, la personne sait qu’il y a eu un décès et est bouleversée par cette annonce mais une partie d’elle espère que ce n’est pas vrai. C’est une manière de faire rentrer de l’espoir, qu’il existe une chance infinitésimale que la personne ne soit pas décédée. Ce pourrait être une méprise sur la personne, une disparition organisée etc. La personne se dit qu’elle est en plein cauchemar et qu’elle va se réveiller. Les personnes disent souvent « ce n’est pas possible », « pas lui, pas elle ».
Je répète que la personne en deuil a conscience que la personne défunte est bien décédée mais par ce processus de déni elle retarde l’effet bombe de la douleur. Le cerveau a bien eu l’information mais son traitement est plus long.
C’est un mécanisme de défense nécessaire à l’adaptation à cet évènement brutal, une vie sans le défunt.
Cette étape de déni ne doit pas se prolonger. Le danger est que ce déni soit nourri par la non acceptation de ce qu’il s’est passé et que la situation perdure entravant le travail de deuil.
Une personne qui s’isole dès le départ du deuil, qui se jette dans le travail professionnel, sont des signes extérieurs de déni.
Une personne qui croit entendre le défunt franchir la porte, rentrer en voiture, qui croit l’apercevoir au coin d’une rue, dans la foule sont des signes intérieurs de déni mais difficilement repérables pour les proches (généralement ce n’est pas verbalisé)
Chez les enfants, le déni peut être plus long en fonction de leur âge, cela s’explique par la compréhension qu’ils ont de la mort et la représentation qu’ils s’en font.
Il est donc important de ne pas aggraver le choc avec des phrases ne relatant pas la réalité : « il est dans le ciel », « elle est partie dans les étoiles ». Ces phrases sont jolies et se veulent rassurantes pour ceux qui les prononcent et ceux qui les entendent. Elles provoquent des attentes chez les enfants qui peuvent rester dans le déni puisque les personnes ne sont pas vraiment décédées, elles sont dans les nuages, un avion, une fusée, on va bien les voir redescendre un jour.
Aider une personne en deuil afin qu’elle ne s’isole pas. Ecoutez-la, entendez son histoire, cela lui permet de prendre petit à petit conscience qu’il y a un avant et un après et que sa vie continue dans cette nouvelle réalité sans le défunt.