Le deuil est une épreuve à traverser que les enfants débute, avec en fonction de leur âge, des incompréhensions, des questions, des ressentis.
Dans cet article, sous l’appellation « enfants » j’englobe les bébés, les enfants à partir de 3 ans et la catégorie adolescents. Chacune des classes d’âge a des spécificités liées au deuil mais dans cet article, je parle des généralités communes à tous les âges.
L’enfant a besoin de savoir ce qu’il se passe. Il ne faut jamais croire que ne rien dire c’est le protéger et lui éviter des souffrances. Il sait que quelque chose a changé, que les gens autour de lui sont tristes, il a compris certaines choses, peut-être pas tout mais il voit qu’un événement est venu bouleverser sa vie et/ou celle de ses proches. Discuter de la mort avec un enfant et lui expliquer même si il ne comprend pas tout permet d’ouvrir une porte vers la compréhension du concept « mort » difficile à appréhender.
Les enfants avant l’âge de six ans ne savent pas que la mort est permanente, ils composent avec l’absence du défunt, une absence prolongée, sans se douter que la personne ne reviendra pas. Inconsciemment ils l’attendent.
Pour ces mêmes raisons, il est primordial de dire la mort avec les mots qu’il convient. Faire des métaphores est joli, poétique mais enlève tout le sens du mot « mort » déjà difficile à comprendre : par exemple, « mamie est partie au ciel ». C’est très beau dit comme ça, mais l’enfant va souvent regarder vers le ciel pour voir si mamie n’est pas cachée derrière un nuage ou si elle vole, à moins qu’elle soit dans un avion ?
Les mots peuvent faire peur mais je vous assure qu’ils sont inoffensifs et qu’au contraire ils aideront les enfants. Cela ouvre aussi un dialogue vers ce sujet tabou et indique à l’enfant qu’il peut aborder le sujet à tout moment. Et comptez sur eux, ils savent le faire !
Le deuil dans la vie de l’enfant se vit en pointillés. Ca va, ça va pas, ça va super bien, ça va pas. Des hauts et des bas, sauf que l’enfant et souvent les parents ne savent pas que c’est lié au deuil. On peut attribuer cela au caractère de l’enfant. Il n’en est rien, il y a des moments où il joue tranquillement absorbé par son jeu et puis d’un seul coup la personne décédée lui manque et ça lui tombe dessus. La plupart du temps l’enfant n’en est pas conscient surtout à distance du décès. Les enfants ayant perdu un proche très tôt dans les premiers mois et années de vie sont en proie à ce type de comportement.
Parler aux bébés, ce n’est ni ridicule, ni inutile, ce petit être est une éponge qui va absorber les émotions de l’adulte, alors autant lui dire pourquoi (cela s’applique aussi aux enfants à naître).
Vous pouvez aider un enfant en deuil en lui permettant de conserver au maximum ses habitudes. En effet, l’enfant a besoin de structure (comme les adultes) et le deuil vient tout chambouler. D’abord entre l’annonce du décès et les obsèques, il va vivre plusieurs moments inhabituels, en conserver quelques unes de ses habitudes pendant cette période va lui apporter du réconfort.
A la mort d’un proche, l’enfant va voir son mode vie changer par obligation, contrainte et parfois par choix de son entourage : un déménagement, changement d’école, du mode de garde, des activités etc . Quand un des parents décéde,le quotidien est largement modifié, il manque un couvert à table, la personne ne rentrera pas du travail, etc. Conserver au maximum les petites habitudes de l’enfant pour ne pas le perturber davantage (par exemple : lire une histoire le soir, même si l’adulte n’a pas envie ou fait plus court, expliquer « je te lis l’histoire, si je n’y mets pas tout à fait le ton excuse moi, je suis triste et fatigué à cause de »)
Les enfants en deuil jouent comme tous les autres et heureusement ils n’ont pas le mental et les responsabilités des adultes. Cela peut paraitre plus simple. Les enfants en deuil pourront être rattrapés par l’événement traumatique à n’importe quel âge dans leur parcours et surtout à l’âge adulte. Le deuil aime bien se manifester quand il y a des évènements importants comme un mariage, une grossesse, un autre décès, le passage d’un diplôme, un anniversaire.
Prendre soin de l’enfant en deuil est nécessaire pour sa construction.
Demander de l’aide est recommandée pour ne pas se laisser submerger et dépasser par le deuil.